Peu d’écrivains ont connu une vie sentimentale aussi riche, complexe et tumultueuse qu’Ernest Hemingway. Derrière ses écrits virils et son image d‘homme d’action se cachait un cœur d’artiste tourmenté, en quête perpétuelle d’un amour idéal et passionné. Comme il l’écrivit lui-même :
« L’amour est une chose merveilleuse, excepté pour ceux qui s’y vautrent ».
E Hemingway
Ses multiples conquêtes, mariages et ruptures ont souvent nourri son inspiration littéraire.
Sommaire :
La première épouse, Hadley Richardson
C’est à l’aube des années 1920 qu’Hemingway rencontre celle qui deviendra sa première femme, Hadley Richardson.
« Dès que je l’ai vue, je savais que je devais l’épouser« , confia-t-il.
Leur coup de foudre est réciproque et l’écrivain débutant l’épouse en 1921. Hadley devient rapidement sa muse et confidente :
« Elle était la meilleure épouse qu’un homme puisse souhaiter« .
Mais leur idylle tourne court quand la passion dévore Hemingway, qui s’éprend de Pauline Pfeiffer en 1927, une riche héritière.
« L’amour est aveugle, c’est pourquoi il trébuche si souvent« , écrira-t-il plus tard dans L’Adieu aux armes.
Les années Pfeiffer, marquées par l’infidélité
Le mariage avec Pauline Pfeiffer dure 13 ans mais est entaché par les nombreuses infidélités d’Hemingway, qui affirme : « Personne n’échappe à l’empreinte d’être homme ». C’est lors d’un épisode adultère qu‘il rencontre Martha Gellhorn en 1936, fasciné par cette jeune journaliste au caractère affirmé.
« Je me demandais comment j’avais pu trouver n’importe quelle autre femme séduisante« , confie-t-il. Hemingway divorce pour l’épouser en 1940.
L’union orageuse avec Martha Gellhorn
Dès les premières années, leur amour est explosif. « Personne n’a jamais vécu aussi légèrement que nous deux« , se souvient Hemingway.
Mais Martha lui reproche son égoïsme et ses comportements misogynes. « Les hommes ont toujours été sots, et c’est un peu leur privilège », réplique l’écrivain.
Excédée par ses infidélités, Martha demande le divorce en 1945.
L’arrivée de Mary Welsh Hemingway
À Londres, Hemingway épouse en 1946 la journaliste Mary Welsh, de 28 ans sa cadette. « Ce fut le commencement du reste de ma vie« , dit-il.
Pendant 15 ans, Mary brave les excès et les crises de jalousie de son mari vieillissant :
« La vie, c’est avoir une femme qu’on aime, des enfants merveilleux, et qu’elle a merveilleusement portés ».
Une fin tragique : Hemingway se suicide
Leur union se termine tragiquement en 1961, quand Hemingway se suicide. Dans sa lettre d’adieu, il implore le pardon de Mary : « Si tu avais vécu quelques années de plus avec moi, tu aurais peut-être atteint le point de non-retour« .
Malgré ses excès, Mary restera l’une des rares à avoir accepté les tourments de l’écrivain jusqu’au bout, comme en témoignent ses mots :
« Un amour comme le nôtre ne meurt jamais. »
Mary Welsh Hemingway
Derrière cette vie sentimentale agitée se dessine le portrait complexe d’un homme insatiable, en quête permanente d’un idéal amoureux inatteignable. Mais aussi un cœur tourmenté par ses failles, comme Hemingway l’admettait :
« Nous sommes tous des apprentis dans l’incroyable fragilité de la vie ».
Ernest Hemingway
A découvrir aussi : 5 couples célèbres qui ont fait l’histoire de 2000 à 2024
Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer la vie amoureuse tumultueuse d’Ernest Hemingway :
Sa personnalité passionnée et bouillonnante
Hemingway était un homme à la personnalité ardente, animé par un fort appétit de vivre. Son tempérament fougueux et sa soif d’aventures se retrouvaient aussi dans sa vie sentimentale. Il était facilement consumé par la passion au point d’être infidèle ou de rompre brutalement pour suivre une nouvelle conquête.
Son goût du risque et du défi
En tant qu’aventurier dans l’âme, Hemingway semblait rechercher le risque et le défi, y compris dans ses relations amoureuses. Chaque nouvelle femme représentait une nouvelle conquête à mener, avant que la routine ne s’installe. Il avait soif de sensations fortes et de renouveau.
Son côté séducteur et charmeur
Doté d’un charme et d’un magnétisme indéniables, Hemingway attirait de nombreuses femmes. Son succès littéraire et son style de vie exaltant ont dû ajouter à son pouvoir de séduction. Il avait du mal à résister aux avances féminines.
Un besoin d’inspiration artistique
Ses liaisons et ses mariages étaient aussi un carburant pour son œuvre littéraire. Les émotions intenses qu’il vivait, les passions dévorantes nourrissaient son inspiration d’écrivain. Ses conquêtes se transformaient souvent en muses et en sources d’inspiration.
Une inadaptation à la vie maritale
Malgré ses quatre mariages, Hemingway semblait avoir du mal à s’adapter à une vie maritale stable et fidèle sur le long terme. Son besoin de liberté, son caractère ombrageux et ses excès finissaient par le pousser à l’infidélité ou la rupture.
Une image d‘homme viril à entretenir
Son image publique d’homme viril, de chasseur et d’aventurier a pu aussi influencer ses rapports tumultueux aux femmes. Cumuler les conquêtes participait de cette persona masculine qu’il cultivait.
En somme, le tempérament fougueux et les pulsions d’Hemingway, alliés à son statut d’artiste en quête d’inspiration, semblent avoir favorisé ses nombreuses aventures amoureuses tumultueuses. Une vie sentimentale agitée, à l’image de son existence trépidante.
A découvrir aussi : Brigitte et Emmanuel Macron: histoire d’amour hors du commun
Ernest Hemingway : sa vie amoureuse dans ses romans et nouvelles
Ernest Hemingway a puisé dans ses expériences amoureuses tumultueuses pour nourrir une grande partie de son œuvre littéraire. Ses relations passionnées, ses mariages mouvementés et ses conquêtes ont souvent inspiré les histoires d’amour tragiques et intenses présentes dans ses romans et nouvelles.
L’Adieu aux armes (1929)
Ce classique semi-autobiographique est largement inspiré de la relation d’Hemingway avec sa première épouse Hadley Richardson. Le personnage principal Frederic Henry tombe éperdument amoureux de l’infirmière Catherine Barkley pendant la Première Guerre Mondiale, comme ce fut le cas pour l’auteur et Hadley. Leur idylle passionnée mais fragile reflète la nature éphémère du premier amour fougueux d’Hemingway.
Pour qui sonne le glas (1940)
La relation orageuse entre Robert Jordan et Maria est fortement inspirée du mariage tumultueux d’Hemingway avec Martha Gellhorn pendant la Guerre Civile Espagnole. Maria représente la femme forte et indépendante qui fascinait et agaçait l’auteur chez son épouse. Leur amour incandescent mais impossible capture la nature explosive de cette union.
Les Neiges du Kilimandjaro (1936 – nouvelle)
Cette nouvelle raconte la difficile agonie d’un couple très aisé en safari en Afrique. Elle est une satire à peine voilée du mariage malheureux d’Hemingway avec Pauline Pfeiffer, riche héritière qui a brûlé la fortune du couple avec ses dépenses inconsidérées.
Le Jardin d’Éden (1986 – posthume)
Ce roman inachevé contient de longs passages très détaillés décrits comme des « mémoires érotiques » d’Hemingway sur ses années 1920 à Paris. On y découvre comment son premier mariage avec Hadley a volé en éclats sous l’effet de ses infidélités répétées et de sa « conduite monstrueuse ».
Îles à la Dérive (1970 – posthume)
Ce recueil regroupe des extraits de journaux intimes et de lettres d’amour enflammées écrites pour ses différentes maîtresses comme Adriana Ivancich ou Denise Lefevre. Ces écrits très crus témoignent des pulsions amoureuses et sexuelles dévorantes du romancier.
Ainsi, Hemingway n’a eu de cesse de puiser dans son tumultueux vécu sentimental pour créer des histoires d’amour tragiques mais sublimes, riches en émotions extrêmes. Ses amours heurtées et passionnées ont été une source d’inspiration inépuisable pour son art.
A découvrir aussi : Histoire d’amour secrète : Victor Hugo et Juliette Drouet